lundi 10 janvier 2011

Extrait...

« Femme Loire »
…  « De tous les points de vue, le plus haut est toujours le meilleur.
C’est ce point de vue-là, que Michel Audiard a choisi en installant sa Femme Loire
sur les coteaux de Tours, en approche totale par les airs, les eaux, les terres.
Pour qu’Elle nous rejoigne en ces temps de résistance aux conservatismes esthétiques,
aux courtes vues philosophiques, aux certitudes rassurantes.
Qu’elle nous rejoigne dans sa sacralité, la tête dans les étoiles, d’abord dans les étoiles !
Le plus haut, dis-je, sous toutes ses formes :
 forme spatiale, forme intellectuelle, forme artistique.
 Il faut, comme en musique, un peu de dominante pour se détacher et faire œuvre.
 Un peu – précisément - de hauteur pour anticiper le passé, se souvenir de l’avenir
et surtout, surtout, surtout savoir faire résonner son présent.
Si les grands monuments qui parcourent notre cher et vieux pays
n’avaient pas vu le jour contre vents et marées,
si quelques-uns n’avaient pas eu politiquement
 le courage de construire une esthétique de leur temps,
s’ils ne s’étaient pas mis en totale alerte,
rien des arches basses de Chenonceau,
 rien de cette grande sauterelle boulonnée qu’est la Tour Eiffel,
rien non plus de tout ce qui fut un jour l’avant-garde
et que l’on nomme aujourd’hui « le patrimoine », ne serait aujourd’hui objet d’admiration, de grandeur et de dignité. Mais aussi de respect »…
Extraits du texte de BRUNO LAVILLATTE, Le 29 novembre 2010